L’avant-course : Une aube chargée d’excitation

La veille de la cyclosportive de la Marmotte s’est fondue dans une nuit étrangement brève. Les heures ont filé, tranchées par l’excitation et l’angoisse d’une épreuve qui promettait autant d’épuisement que de splendeur. Le réveil a sonné à 4 heures du matin, rompant le silence d’un sommeil déjà trop léger.

Le petit déjeuner, pris avec rigueur se composa d’une grosse portion de pâtes. Une assiette de glucides consommée.

Arrivé au SAS de départ, l’air matinal se chargeait d’effervescence. Cyclistes de tous horizons se massaient dans un espace où l’excitation et l’appréhension se mêlaient, créant une atmosphère électrique. L’attente, c’est aussi le théâtre des derniers ajustements : vérification du matériel, des réserves énergétiques, des réglages de dernière minute.

Et puis, il y a le stress du départ – un mélange complexe d’adrénaline et de doutes. Il est à la fois le moteur qui pousse à avancer et la barrière qu’il faut franchir pour se lancer dans l’aventure.

Ca y est le top départ est lancé nous fonçons droit vers la première ascension de la journée le col de la Croix de Fer.

Le col de la Croix de Fer

La journée avait débuté avec le doux frisson de l’aube, mais alors que nous entamions l’ascension du col de la Croix de Fer, le soleil commençait à faire son apparition, inondant la montagne de sa lumière dorée. Ce col, avec ses 2067 mètres d’altitude, est un passage emblématique des Alpes françaises. La montée était tout sauf une sinécure, une véritable symphonie de douleur et d’extase.

Je me lance dans cette ascension très prudemment sur les premiers kilomètres, je suis en dessous de mon potentiel à cause d’une certaine anxiété de ne pas avoir les ressources nécessaire pour l’ensemble de la course. Nous arrivons à la fin de cette première partie d’ascension une redescente rapide avant de repartir dans des pourcentages positifs. Quelques coureurs sont au sol suite a des chutes ce qui refroidi l’ambiance et te force a être attentif sur chaque virage car des coureurs double a droite à gauche il faut être vigilant. Tout ce passe pour le mieux je commence à prendre confiance et j’attaque la deuxième partie de l’ascension sur un meilleur rythme.

Ca y est j’arrive au sommet et je commence a réaliser réellement que j’y suis. Un sentiment de bonheur m’envahit et j’attaque la descente pleine balle pour foncer sur le col du Molard.

Le col du Mollard : Une Descente Périlleuse

Après avoir conquis le col de la Croix de Fer, l’enchaînement avec le col du Mollard s’est avéré être un défi tout aussi redoutable. Pas par rapport à la montée mais au niveau de la descente, bien que magnifique, elle était aussi notoirement dangereuse. Chaque virage étant un rappel de l’importance de rester concentré.

La route sinueuse qui serpentait le flanc de la montagne offrait des panoramas à couper le souffle, mais elle ne pardonnait aucune erreur. Les lacets se succédaient rapidement, et chaque virage était un défi pour la maîtrise de la vitesse et de la trajectoire.

Ce qui rendait cette descente encore plus périlleuse était l’état de la route. Les aspérités, les nids-de-poule et les graviers semblaient avoir élu domicile sur le bitume. Les crevaisons étaient monnaie courante, et de nombreux cyclistes se retrouvaient à côté de la route, en train de réparer une crevaison inopinée. L’état de la route exigeait une attention constante pour éviter les obstacles et les pièges.

Au bout de cette descente, avec les mains encore crispées sur le guidon, je reprend mon souffle et reprend mes esprit nous avançons maintenant vers l’enchainement tant redouté Télégraphe et Galibier. En plus de ça la chaleur commence à se faire ressentir. Le plus dur de la course va arriver réussir a gérer la chaleur et les fort pourcentage restant.

Télégraphe + Galibier : L’Épreuve Épique des Géants des Alpes

Après la descente périlleuse du col du Mollard, le cycliste se retrouve face à un défi épique : l’enchaînement du col du Télégraphe suivi du col du Galibier. Ces deux cols emblématiques sont un rêve pour les amoureux de la montagne et un cauchemar pour les jambes. Ensemble, ils forment une épreuve d’endurance et de détermination.

L’ascension du col du Télégraphe est une montée redoutable, ponctuée de lacets serrés et de pentes sévères. Les premiers kilomètres sont une mise en jambe difficile, avec chaque virage apportant son propre défi. Le cycliste est confronté à un mélange d’émotions : l’épuisement mental de la descente précédente et l’anticipation du col du Galibier qui se profile à l’horizon.

Une fois le col du Télégraphe franchi, l’entrée dans la vallée du Galibier est à couper le souffle. Les paysages grandioses des Alpes françaises s’étendent à perte de vue. Mais le véritable défi reste à venir : le col du Galibier. À 2 645 mètres d’altitude, il est le point culminant de la cyclosportive et l’un des cols les plus redoutés du Tour de France.

La montée du Galibier est une expérience à part entière. L’air se fait plus rare à mesure que l’on s’élève, et chaque coup de pédale est difficile. Les cyclistes avancent lentement mais sûrement, le souffle court, les jambes brûlant d’effort. Les lacets sans fin semblent se perdre dans les nuages, créant une sensation irréelle.

Mais malgré tous les défis, chaque mètre gagné est une victoire. Les cyclistes se serrent les coudes, s’encouragent mutuellement, et puisent dans leurs dernières réserves d’énergie. Le sommet du col du Galibier est une récompense spectaculaire, offrant une vue à 360 degrés sur les sommets enneigés et les vallées en contrebas.

L’enchaînement du Télégraphe et du Galibier est un test ultime de résilience et de volonté. Il incarne l’esprit indomptable des cyclistes qui se lancent dans cette aventure. Les descentes vertigineuses qui suivent sont une libération bienvenue, mais elles laissent aussi le sentiment d’avoir triomphé d’un des passages les plus exigeants de la Marmotte. J’arrive à la limite de la barrière horaire je m’engage dans la descente qui mène tout droit vers la dernière difficulté et pas des moindre l’Alpes d’Huez et ces 21 virages.

La montée finale de l’Alpe d’Huez : Le Triomphe de la Volonté

Dans la vallée, au pied de l’Alpe d’Huez, une question lancinante me hantait : “Comment vais-je trouver la force de gravir cette montagne légendaire ?” Mes réserves d’énergie semblaient avoir été épuisées par les précédents cols, et la montée abrupte qui se dressait devant moi semblait insurmontable.

Le ravitaillement au bas de l’Alpe d’Huez était un moment crucial je bois, je mange autant que possible. C’est aussi à ce moment que j’ai ressenti le besoin d’appeler ma famille, qui m’attendaient en haut à l’arrivée. Le simple fait de savoir qu’ils étaient là, prêts à m’accueillir à l’arrivée, a ravivé ma détermination et ma motivation a me surpasser.

La montée de l’Alpe d’Huez est une expérience unique. Les 21 virages mythiques semblent interminables, et chaque mètre gagné est une victoire en soi. Je prend virage après virage. J’ai l’impression de ne pas avancer, je suis à l’arrêt complet dans cette montée. L’ensemble des difficultés passé tout le long de la journée pèse énormément dans les jambes.

Pourtant, malgré la douleur et la fatigue, je continue je souffre en silence mais j’avance. Le public, qui bordait la route, nous encourage et tout cela donne de la force pour continuer et nous permet de réussir a dépasser nos limites.

Et puis, enfin, j’aperçois mon frère au loin ce qui me donne un énorme coup de boost car je sais que je ne suis plus loin du bout. Ce moment d’adrénaline me pousse a accélérer je trouve des ressources insoupçonnées. Je vois ensuite ma sœur la photographe hors pair qui m’encourage en même temps que de prendre de sublime clichés. Il ne me reste plus que 800 m. Je l’ai fait, j’ai réussi a me surpasser, les larmes me monte aux yeux, un mélange d’émotion, de soulagement et de fierté. Chaque coup de pédale m’avait conduit jusqu’à cet instant précis. Je franchi la ligne ou ma mère m’attend et me félicite.

L’Alpe d’Huez avait été conquise, non seulement par la force physique, mais aussi par la détermination, le soutien de ma famille. C’était un triomphe de la volonté, un rappel que lorsque l’on se fixe un objectif et que l’on persévère, on peut surmonter les défis les plus redoutables.

La montée finale de l’Alpe d’Huez était le couronnement de cette incroyable cyclosportive, une aventure marquée par des moments de doute, de résilience et de joie.

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