Le Lyon Urban Trail by Night course sur laquelle j’avais pris énormément de plaisir l’année dernière sur le format 8 km. Cette année je me lance sur le format 15 km avec comme objectif de finir sous 1 h 30 pour 550 de D+

Un Début Prometteur

Je me dirige vers la ligne de départ, et juste à ce moment, une fine pluie se met à tomber, présageant le début imminent de la course. Autour de moi, je peux sentir la tension monter parmi les concurrents, chacun absorbé par ses pensées et stratégies. Puis, le signal tant attendu retentit. Nous sommes lancés, et la course débute aussitôt par une descente abrupte dès le premier virage. Je m’installe rapidement dans mon rythme, trouvant une cadence à la fois confortable et assurée. Ma stratégie est bien définie : garder un rythme régulier et contrôlé, visant à atteindre l’objectif que je me suis fixé.

Je me sens incroyablement bien, presque étonnamment bien. Un sentiment de légèreté m’accompagne, et pour l’instant, tout se déroule à merveille. De temps en temps, je vérifie mon allure sur ma montre, et je constate avec satisfaction que non seulement je suis en ligne avec mes prévisions, mais je suis même un peu en avance.

C’est alors que nous approchons du point de ravitaillement. Cependant, porté par cette euphorie et des sensations plus qu’agréables, je fais le choix de ne pas m’arrêter. Rien ne semble pouvoir entraver ma course à ce stade. Absorbé dans ma concentration, convaincu que rien ne me manque, je continue sur ma lancée. Ce que je ne savais pas encore, c’est que cette décision allait se transformer en une précieuse leçon.

Le moment décisif : le ravitaillement

Le parcours sinueux de l’Urban Trail de Lyon m’avait mené à ce qui allait devenir le point tournant de ma course : le ravitaillement. En tant que coureur, je savais l’importance de ces étapes, conçues non seulement pour recharger les réserves d’énergie mais aussi pour offrir un moment de répit. Cependant, emporté par l’euphorie du moment, ma décision était déjà prise.

Alors que je m’approche du point de ravitaillement, je peux voir les bénévoles, fidèles au poste, offrant eau et encouragements. Ils sont le symbole de la solidarité et du soutien dans l’univers du running. Mais dans mon état d’euphorie, je décide de sauter cette étape cruciale. Avec un sourire, un geste de la main et un cris de remerciement, je décline l’offre d’eau tendue et poursuivis ma course.

Cette décision, prise en quelques secondes, semblait anodine à l’époque. Je me suis senti invincible. “Pourquoi s’arrêter quand on se sent si bien ?”, me disais-je. Mais ce que je n’avais pas pris en compte, c’était l’impact cumulatif de la distance et de l’effort, et comment même la plus petite déshydratation pouvait affecter une performance.

Le ravitaillement passé, je continue, inconscient du fait que chaque pas m’éloignait de la stratégie prudente et réfléchie que j’avais initialement planifiée. C’était un moment de triomphe apparent, une démonstration de force et de confiance. Pourtant, c’était aussi un pas vers un défi inattendu, une épreuve qui testerait mes limites bien au-delà de ce que j’avais anticipé.

Les conséquences : une fin difficile

La course prend un tournant inattendu après le ravitaillement manqué. Je m’aventure dans une partie particulièrement ardue du parcours, une descente rendue presque impraticable par la boue. Nous passons de la route à un parc en quelques secondes, je n’ai pas le temps de ralentir et je suis emporté par ma vitesse, ça patine impossible de ralentir. La plupart des concurrents se retrouve par terre, je n’y échappe pas je perds l’équilibre et chute lourdement sur le sol. A ce moment précis que la réalité me frappe : je sent une crampe quand j’essaie de me relever. Je décide de rester coucher quelques instant pour essayer de faire passer cette crampe. Allongé sur le sol, je réfléchi a comment faire pour finir cette descente boueuse.

Finalement, je parviens à me relever, mais la course que j’avais envisagée n’est plus la même. Chaque pas est calculé, mes mouvements sont prudents, craignant le retour des crampes qui guettent. L’objectif n’est plus de battre un record personnel, mais simplement de terminer.

A chaque fois que j’essaie de relancer le rythme je ne peux pas je ressent les crampes ce qui me force à ralentir à nouveau. C’est un cycle frustrant, un rappel constant de ma décision précédente au ravitaillement.

Les derniers kilomètres sont une épreuve de volonté. Je puise dans mes dernières réserves d’énergie, poussé non pas par la compétition, mais par la pure détermination de finir ce que j’ai commencé. Chaque pas est douloureux, mais je continue, porté par un mélange de ténacité et d’obstination.

Quand enfin je franchis la ligne d’arrivée, c’est avec un mélange de soulagement et de réflexion. J’ai terminé, certes, mais pas comme je l’avais imaginé. Cette expérience m’a enseigné une leçon précieuse sur l’importance de l’écoute de son corps, de la préparation et de l’humilité dans la course.

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