Dans l’univers des cyclosportives, il y a des journées qui restent gravées dans nos mémoires pour toujours. Celle dont je vais vous parler aujourd’hui dans les montagnes du Jura en fait assurément partie. C’était une aventure remplie de rebondissements, de hauts et de bas, de détermination et de persévérance. Dans cet article, je vais vous raconter mon expérience lors de cette cyclosportive mémorable.
Un départ réussi
Le matin de la cyclosportive au départ de Lons le Saunier, l’excitation était à son comble. Alors que je m’alignais parmi les cyclistes, les premières lueurs du jour coloraient l’horizon, créant une toile de fond parfaite pour ce jour mémorable. Nous étions environ 750 au départ de cette cyclo.
J’avais minutieusement élaboré ma stratégie de course, envisageant de commencer en douceur pour économiser mon énergie en vue des montées à venir. Mon objectif était de maintenir une cadence d’environ 30 km/h et de me classer dans le top 300. Cependant, l’excitation du départ a provoqué une réaction inattendue de ma part. Les premières pentes me permettaient de doubler certains concurrents, et une fois au sommet de la première difficulté, j’ai eu la chance de trouver un groupe d’environ trente coureurs roulant à une allure soutenue. J’ai décidé de m’y joindre, ce qui m’a catapulté vers une position estimée autour de la 150ème place.
Rejoindre ce groupe de cyclistes s’est révélé être un choix judicieux. Les kilomètres défilaient, et je restais bien au chaud dans ce peloton dynamique. La cohésion du groupe était incroyable, chaque coureur se relayant en tête. C’était une collaboration silencieuse mais efficace.
Je me sentais incroyablement bien. Le rythme était parfait, chaque coup de pédale était fluide. La route serpentait à travers les paysages pittoresques du Jura, et chaque virage apportait son lot d’excitation.
J’étais confiant, animé par une énergie débordante, et je savais que la journée réservait encore bien des défis. Cependant, en cet instant, je me sentais invincible, prêt à affronter tout ce que la route allait nous réserver.
Cependant, comme dans toute aventure épique, la route réservait des surprises inattendues. C’est ainsi que je me suis retrouvé confronté à un obstacle redoutable qui allait mettre à rude épreuve ma détermination et ma persévérance. C’était un instant pivot, et il est difficile de l’oublier.
Le nid de poule qui tua tout mes espoirs
Tout a basculé lorsque ma roue arrière a violemment percuté un nid de poule vicieux. Alors qu’un cycliste me préviens que mon bidon a sauté je lui répond que ce n’est pas grave je ferais sans, sauf qu’il surenchéri en me disant que je suis a plat sur mon pneu arrière. J’ai alors immédiatement arrêté mon vélo sur le côté de la route, le cœur battant la chamade. Le peloton quand à lui s’échapper au loin et poursuivait sa route sans se soucier de ma mésaventure.

C’est alors que la panique m’a envahi, je voyais un à un les coureurs passer, me dépassant comme des ombres. L’excitation et la confiance qui m’avaient porté jusque-là semblaient s’évaporer dans l’air. J’étais seul, sur le bas-côté de la route, impuissant face à l’urgence de la situation. C’était un moment de désarroi total, et je me suis demandé comment je pourrais surmonter cet obstacle et continuer ma course. J’avais perdu tout mes moyens et je n’arrivais pas a changer ma chambre à air. Totalement tétanisé j’ai perdu mon sang froid et pendant plus de 10 min je suis resté à l’arrêt total. Mes objectifs de début de course était bien loin maintenant.
La remobilisation pour repartir de l’avant :
Après cette réparation de crevaison catastrophique, je me suis retrouvé avec le moral complètement à zéro. J’avais perdu un temps énorme, et le peloton, dans lequel j’étais, était désormais hors de portée. Mon classement était probablement tombé aux alentours de la 700ème place, une chute vertigineuse par rapport à ma position d’avant crevaison.
Cependant, c’est à ce moment-là que j’ai puisé dans mes réserves mentales pour me remobiliser. J’ai réalisé que cet cyclosportive n’était pas seulement une course contre les autres, mais aussi une course contre moi-même. Mon objectif de terminer cette épreuve était plus fort que jamais, et j’étais déterminé à le réaliser, peu importe où je me trouvais au classement.
Je suis remonté sur mon vélo avec une nouvelle détermination, m’engageant à faire ma course sur un rythme qui me convenait. La déception de ma position au classement n’allait pas m’empêcher de profiter pleinement de l’expérience et de terminer cette cyclosportive.
Pendant la suite du parcours, j’ai commencé à rattraper de nombreux concurrents. Les montagnes du Jura se dressaient devant moi, mais je ne les craignais pas. Je me sentais fort, en phase avec mon vélo, et chaque coup de pédale me rapprochait un peu plus de la ligne d’arrivée.



Une grande partie de la course, je l’ai faite en solitaire. C’était un moment de réflexion profonde, une confrontation avec moi-même. J’ai dû puiser dans ma détermination pour maintenir un rythme soutenu, pour ne pas me laisser décourager par les kilomètres qui s’accumulaient.
Le parcours s’étendait devant moi, parsemé de défis, de montées exigeantes et de descentes vertigineuses. Malgré la grande déception initiale, j’ai continué à avancer, à pousser mes limites et à me battre pour chaque mètre parcouru.
Cette cyclosportive avait peut-être été marquée par un départ parfait suivi de désastres imprévus, mais ma détermination m’avait finalement permis de remobiliser mes forces et de terminer la course. C’était un rappel puissant que dans le cyclisme, comme dans la vie, la véritable victoire réside dans la persévérance et la volonté de surmonter les obstacles, quelle que soit la position ou le résultat.



